l'humain au centre du developpement

CODE MENABE

"Gny fifandraisa rolahy ro mampivoatsy"

1. L’homme, la société et la culture,

  • La présence d’une société cosmopolite avec une diversité culturelle, quelque fois une source de conflit social mais aussi une vraie richesse, exploitable pour le développement humain, social qu’économique.
  • Le respect et la valorisation des chefs de clan, Olobe, leaders traditionnels ou « Chef Dodoky », les notables et leaders religieux, un outil de communication efficace permettant l’harmonisation de la vie communautaire
  • La communication : des canaux traditionnels de communication tels les « olobe », les « paiby », le « radio babaky », et les groupes d’écoute et les animateurs paysans, les médias tels les annonces et les dédicaces, les théâtres radiophoniques, les sketchs et les dialogues et animations communautaires sont utilisés pour le partage d’informations. Actuellement, la communauté commence à utiliser la technologie dont les appels téléphoniques, les sms, le messenger.
  • La vie communautaire : une habitude de vivre en harmonie avec le respect de la tradition, faute de sécurité, elle est désorganisée, vulnérable, incapable de s’engager au développement.
  • Le quasi absence des représentants de l’Etat à la base traduit par l’insécurité en général affaiblissant la communauté.

2. L’homme et les sources de revenu

  • Les activités principales des populations sont des agricultures de survie. La vision de production vers l’autosuffisance alimentaire et/ou tournée vers le marché reste un défi majeur.
  • Le marché du travail et le système éducatif n’ont pas atteint l’adéquation nécessaire pour résoudre le problème de chômage. La faible qualification par rapport à l’avancée technologique ne favorise pas l’accès aux offres potentielles d’emploi.
  • En parallèle, le faible accès au financement et au crédit, la lourdeur des procédures, le manque de vision à l’entreprenariat ne favorisent pas également la création de l’emploi.
  • Une ressource humaine abondante, majoritairement jeune moins de 20 ans, majoritairement également de population féminine, rurale qu’urbaine, est confrontée au défi d’un taux de pauvreté élevé et persistant (80.7% en 2023).  
  • Les jeunes, les femmes et les personnes en situation de handicap font partie des groupes sociaux sensibles.
  • Inactifs, ils deviennent une charge pour la famille, pour la société et pour le Pays, aggravant la situation de pauvreté.

3. L’homme et le capital naturel,

  • Toutes les formes de pressions débouchant à la dégradation des ressources naturelles renouvelables ou non, montrent l’incompétence voire l’indifférence de l’homme face à la nature.
  • Les crises politiques récurrentes à Madagascar transforment en crises socio-économiques affaiblissant les populations. Pendant ces crises, la pression sur le capital naturel augmente, que ce soit les ressources forestières, faunes et flores, les ressources marines et côtières, les ressources minières.
  • Des opérateurs économiques élus dont les maires, les parlementaires et autorité locale se cachent derrière leur autorité pour organiser les crimes face à l’environnement.
  • La mise en place de la bonne gouvernance est difficile et inefficace tant que les moyens nécessaires ne sont pas disponibles ni utilisés à bon escient.
  • La responsabilisation de tous et l’application des lois en vigueur restent un défi. La volonté politique des décideurs à mettre en place une vision commune cohérente au développement durable est cruciale.
  • Chaque communauté a son appréciation, ses connaissances, son intérêt par rapport aux ressources naturelles. Le défi repose sur comment intégrer tout un chacun dans la conservation tout en tenant compte de cette diversité.

4. L’homme et le changement climatique,

  • Au niveau international, les conférences pour le Climat (Conférence des Parties) fait un espace dont le but est de se mettre d’accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre émises par les activités humaines et sur les mesures à prendre pour limiter le réchauffement climatique. Source Décathlon en 2022. Ainsi, les COP recommandent les pays pollueurs à contribuer à l’atténuation qu’à l’adaptation, et ceci est loin d’être honoré.
  • Madagascar ressent l’impact au changement climatique. Les communautés confrontent à l’augmentation de la température, du niveau de la mer, la sècheresse, les fortes catastrophes naturelles et inondation, l’érosion marine et côtière, le dysfonctionnement du calendrier cultural…
  • Au niveau communautaire, la surexploitation des ressources naturelles faite par les hommes est pesante.
  • Des solutions basées sur la nature pour la résilience des communautés, des infrastructures durables s’avèrent pertinentes et importantes.
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5. L’homme et le foncier,

  • A Madagascar, des patrimoines fonciers sont le fruit de la parcellisation, de famille en famille, des héritages. C’est ainsi que chaque ménage n’a qu’un petit lopin de terre.
  • La mise en place de dispositifs fonctionnels d’aménagement ou de l’attribution davantage des terres aux paysans producteurs et/ou aux « sans-terre »  incluant les femmes et les jeunes  restent un défi.
  • La sécurisation des terrains devra faire l’objet d’éducation de manière sérieuse pour que les groupes vulnérables soient aussi en sécurité sur leurs droits fonciers.

6. L’homme et les Services sociaux de base

  • Les services sociaux de base dont l’eau potable, les installations sanitaires et l’hygiène de base, les soins de santé essentielles, l’éducation primaire, à la nutrition sont encore loin de services de qualité accessibles.
  • L’éducation de la population sur la valeur de ces services en termes de leurs droits et de leurs obligations reste beaucoup à faire.

7. L’homme et la corruption

  • La corruption à Madagascar se traduit par le manque de morale et d’éthique des agents publics et de la population en général. Ceci est dû, entre autres, par la pauvreté incessante, la lenteur administrative, l’impunité voire le manque de transparence dans le traitement des cas de corruption.
  • Le trafic des ressources naturelles, pendant la pandémie COVID-19 et durant l’instabilité politique, est aggravant.
  • La lutte contre la corruption reste des droits humains difficiles à promouvoir. Le défi repose sur la protection des lanceurs d’alerte et des dénonciateurs, et l’indépendance des institutions publiques y afférentes.

8. L’homme et la notion de droit et Genre et inclusivité,

  • La culture et les habitudes ont mis à côté du développement les femmes, les jeunes et les groupes sensibles dont les personnes en situation de handicap et les communautés. Ce qui les rend plus vulnérables.
  • Le Genre, une autre valeur à transcrire dans le quotidien des interventions de développement laisse à désirer. Toutefois, l’implication de tous dans le développement et dans la gouvernance est cruciale.
  • Les droits humains sont un concept que la majorité des populations malagasy rural qu’urbain n’ont pas compris. Et l’obligataire de droit qu’est le pouvoir public n’a même pas respecté ses obligations.
  • Le cadre légal pour la protection des défenseurs des droits humains reste  illusoire. Ceci ralentit voire diminue l’engagement des citoyens des communautés et des acteurs de la société civile dans la défense des droits par peur de répression.

9. L’homme, la gouvernance et le développement local

  • La majorité de la population et les citoyens sont indifférents à la vie publique.
  • Les cas suivant en font la preuve : l’indifférence au processus électoral, à l’inscription et la vérification de la liste des électeurs, à la réalisation de vote responsable, aux réunions et activités communautaires, à la contribution au développement local, à la corruption généralisée dans tous les secteurs… 
  • Le changement de comportement social par une campagne d’éducation civique et citoyenne à long terme reste un défi très important.
  • Le manque de renforcement de capacités pour les acteurs communaux et le contrôle par les autorités compétentes affaiblit les communes et amplifie l’absence de volonté politique pour l’instauration de bonne gouvernance et de l’Etat de droit
  • La pratique des principes de bonne gouvernance requiert des champions, modèles pour les communautés pour des effets d’entrainement. Ainsi, le développement serait durable.